Le prédateur n'est pas toujours celui que l'on croit.

La nuit commençait tout juste à tomber sur la campagne et sur une petite colline, seuls ceux qui possédaient de bons yeux et qui regardaient dans la bonne direction, pouvaient voir la silhouette massive d'un loup blanc avec, sur son dos, une sorte d'ombre noire. Leïlan venait tout juste d'atteindre la région des Landes, Zima et elle ayant fait un bien long trajet, elles avaient bien besoin de faire une pause et de s'arrêter pour la nuit. Cependant, la jeune fille craignit, hélas, qu'elles ne se reposent qu'à la belle étoile car son loup n'avait pas été des plus discret et elle se souvenait encore de certains cris de frayeur de la part des villageois, disant qu'un monstre vivait dans la région et s'attaquerait aux gens à un moment ou un autre. C'était ce que Leïlan avait entendu, alors qu'elle avait fait une halte dans un village avoisinant pour demander son chemin aux habitants. On avait d'abord été surpris de voir une étrangère comme la jeune fille et la surprise s'était aggrandie à la vue du louveteau qui l'accompagnait. Les villageois s'étaient tout de même montrés sympathiques et avaient donné leur emplacement sur une carte avant d'indiquer le village le plus proche du leur, où elle pourrait aisément trouver un endroit pour dormir. Bien entendu, Leïlan n'échappa pas aux avertissements des gens et fut obligée de promettre qu'elle fera attention et qu'elle ne croyait pas à ses histoires de monstres. Après tout, le "monstre" n'était que son louveteau, Zima, qui se transformait uniquement lorsqu'elle était en danger ou qu'elle tombait sur ces monstruosités métaliques.

Leïlan soupira un peu puis, fixant le bas de la colline où elle se trouvait, la jeune fille observait avec attention la petite ville non loin de là où elle se trouvait. Si Zima restait sous forme de louveteau, peut être qu'elles passeraient innaperçues mais la jeune fille ne voulait pas prendre de risques: elle s'arrêtera seulement pour refaire son plein de provisions et elles iront se réfugier dans la forêt avoisinante. Les cachettes devaient être assez nombreuses et Zima pourrait toujours monter la garde si jamais quelque chose n'allait pas durant la nuit. Enfin, c'était ce qu'il fallait espèrer et Leïlan ne tenait pas à ce que les choses finissent mal, elle se tenait déjà assez éloignée des humains, avec qui elle avait le moins de rapports possibles, et ne tenait pas à vouloir communiquer avec eux une fois supplémentaire. Pour le moment, du moins, car elle sera bien obligée de le faire si jamais elle avait besoin d'aide et que Zima ne pouvait pas forcément l'aider. Aussi, la jeune voyageuse reprit sa route, toujours sur le dos du loup géant, afin de descendre la colline ailleurs et sans qu'il y ait de risques que l'animal se blesse durant la descente. Depuis le temps qu'elles voyageaient toutes les deux, cinq ans si Leïlan comptait bien, la jeune fille ne quittait plus le loup, de même que ce dernier, et c'était le seul être en qui elle avait une totale confiance et avec qui elle pouvait s'ouvrir facilement, ce qui n'était pas le cas avec les autres personnes, la jeune fille se montrant froide et distante et ne parlant que le strict minimum. C'était ainsi depuis qu'elle avait débuté son voyage, il y a de cela cinq ans.

Trouver un chemin plus facile afin de descendre la colline n'avait pas pris beaucoup de temps, cela n'avait même été que l'affaire de quelques minutes et les deux voyageurs arrivèrent enfin au pied de la colline où ils se trouvaient avant. Après quoi, Leïlan descendit du dos de Zima, après que celle-ci se soit agenouillée pour permettre à la jeune fille de descendre plus facilement.

" C'est bon, Zima, tu vas enfin pouvoir te reposer un peu après le voyage qu'on a fait et m'avoir portée sur ton dos pendant tout ce temps. "

Un grognement lui répondit avant sur le grand loup blanc ne se mette à rétrecir jusqu'à atteindre la taille d'un petit louveteau blanc qui se mit à japper légèrement, faisant naître un discret sourire sur les lèvres de Leïlan, avant qu'elle ne prenne l'animal dans ses bras. Il n'y avait vraiment que Zima pour réussir à la faire sourire un peu, même si ce n'était que pour quelques secondes, après quoi, la jeune fille remettait son masque de froideur sur son visage de poupée. Comme il restait moins d'un kilomètre de marche, Leïlan reprit sa route en direction de la ville, où plusieurs lumières lui permettaient de la distinguer nettement alors que le crépuscule laissait sa place à la nuit dont les premières étoiles et la lune commençaient à apparaître. Au bout d'une heure de trajet, la voyageuse arriva enfin en ville, en même temps que la nuit tombait et recouvrait le paysage de son voile ténébreux, ne laissant que les lumières pour éclaircir les lieux. Leïlan déposa Zima au sol, au grand mécontentement de cette dernière qui recommença à japper avec force en faisant des bonds sur la jeune fille qui n'était guère décidée à porter de nouveau le louveteau, étant donné qu'elles étaient enfin arrivées à destination. Mais ne supportant plus les plaintes de l'animal, Leïlan céda et reprit Zima dans ses bras, cette dernière léchant la joue de la jeune fille pour la remercier mais la suite fut moins plaisante pour le louveteau lorsque la jeune fille prit la parole:

" Que ça soit clair, je le fais parce que tu insistes mais sois sûre que demain, on ne fera aucun arrêt avant d'atteindre notre prochaine destination. "

La sentance était claire et l'animal baissa les oreilles en lui faisant un regard de chien battu mais cela ne marchait pas le moins du monde avec Leïlan qui l'ignora avant de parcourir les différentes rues de la ville, à la recherche d'une boutique ou même d'une auberge qui puisse lui vendre un peu de nourriture. La jeune fille trouva enfin ce qu'elle cherchait et elle n'hésita pas une seule seconde et rentra dans l'auberge. A son entrée, plusieurs regards se posèrent sur elle mais la voyageuse les ignora royalement avant de s'approcher du comptoir où se trouvait un homme d'une quarantaine d'années, environ. Lui aussi regardait Leïlan avec étonnement et par curiosité, ce qui ne gêna pas cette dernière: il faut dire qu'elle avait l'habitude qu'on la fixe, une jeune fille qui avait l'aspect d'une enfant de treize ans environ et qui portait un louveteau blanc dans ses bras ne passait pas vraiment innaperçu. Alors, qu'on l'observe ou non, ce n'était plus du tout un problème pour elle et lorsqu'elle arriva à hauteur de l'homme, elle se contenta de lui parler, toujours de sa voix calme mais quelque peu froide:

" Bonsoir, je viens simplement pour acheter quelques provisions. Pouvez-vous m'en donner?
-Je peux faire ça, mademoiselle. Mais dites moi, vous n'êtes pas d'ici?
-J'arrive juste et je viens faire mes réserves, rien de plus. Je repars après.
-Mais quel âge avez-vous donc? Et voyager dans la nuit? Ne serait-ce pas dangereux pour une petite...
-J'ai dix-sept ans et cela fait cinq ans que je voyage à travers l'Europe. Et je ne suis pas seule, je vous signale. "

Leïlan avait dit cela d'une voix sèche et glaciale tandis que Zima se mit à grogner fortement dans ses bras. L'aubergiste sembla se rendre enfin compte de la présence du louveteau et observa l'animal avec attention mais lorsqu'il eut soudain l'impression que les yeux noirs de l'animal prenaient une couleur bleu glace, il cligna des yeux pour se rendre compte que que le louveteau avait les yeux parfaitement noirs. Pour oublier cette étrange hallucination, l'homme accèda rapidement à la requête de Leïlan et alla préparer à la hate des provisions, pendant que la jeune fille et son loup miniature attendaient patiemment son retour, ce qui n'empêcha pas la voyageuse à lancer des regards sur ceux qui les fixaient encore, faisant détourner les yeux rapidement. Quelques minutes plus tard, l'aubergiste revint avec un sac remplit et la jeune fille le paya avant de s'en saisir et de se détourner après un bref signe de tête et regagner la porte, Zima sur ses talons. Mais avant qu'elle n'atteigne la porte, Leïlan fut interpelée par l'homme:

" Dites-moi, où comptez-vous dormir exactement?
-Cela ne vous regarde pas et je suis assez grande pour me débrouiller...
-Vous n'êtes donc pas au courant de l'histoire du monstre blanc qui arpente toute la région des Landes?
-On m'a déjà prévenue: une créature gigantesque, semblable à un loup, a été vu de nombreuses fois sur les collines et qu'il porterait sur son dos une ombre ténébreuse qui le guiderait. Je ne crois pas aux monstres ni à ce genre de contes pour enfant. "

Ce fut sur ces dernières paroles que Leïlan ouvrit la porte et, après que Zima soit sortie aussi, la claqua dans un geste sec. Non mais franchement, pour qui se prenaient-ils de lui faire une leçon de morale?! Elle avait dix-sept ans et se débrouillait très bien toute seule. Sans compter que c'était Zima et elle les fameuses créatures qui faisaient trembler les gens de peur et Leïlan eut un sourire sans joie en y pensant, les humains étaient tellement pathétiques et si superstitieux qu'il était si facile de les effrayer. C'était une des choses qu'elle détestait chez eux et pourtant...elle était aussi un de ces humains. Ce fut sur cette unique pensée que la jeune fille et le louveteau prirent la direction de la forêt, sans avoir qu'ils ne tarderont pas à faire une rencontre plutôt singulière.

Cela faisait 2 semaines qu'Allen était parti seul en Europe, afin de récupérer une Innocence perdue. Chaque jour qui passait, il scrutait les moindres recoins des villes, auquel il faisait une brève halte pour se reposer et reprendre des forces. Ses camarades de la Congrégation n'avaient malheureusement pas pu l'accompagner, car leur travail semblait être plus important que le sien. Il n'y prêtait guère attention, cependant. Il préférait s'occuper de ce qui lui avait été donné, même si pour cela, il fallait ignorer les personnes qui l'entourait.

Un matin, dans le petit village d'Aresio, tout près d'une forêt dense, des attaques en bombardements surgirent, et se firent de plus en plus violentes. Des cris de folie de villageois effrayés le surpris, mais il savait à quoi s'attendre. Les satanés monstres métalliques du Comte Millénaire, les Akumas, avaient fait leur apparition. Allen réfléchit un moment. Il savait ce qui lui restait à faire.

"J'imagine, que si les Akumas sont en grand nombre dans ce village, c'est que l'Innocence que je recherche n'est pas très loin. Mais pour l'instant, je dois m'occuper d'eux, et sauver ces pauvres villageois en détresse."

Sautant de branches en branches, de toits en toits, il arriva enfin à destination du petit groupe d'Akuma, qui s'était rassemblé en un point fixe qui leur permettait de tout détruire ce qui se trouvait en face d'eux. La panique des villageois se fit ressentir, et Allen, qui ne supportait plus les cris d'agonie des mourants, activa son arme. Le Clown Couronné de Dieu, pouvoir que lui conférait le Cristal Divin, aussi appelé Innocence, qui se trouvait tapi dans sa main.
Un longue tunique blanche, aussi lumineuse qu'une lumière pure, recouvrait son corps. Des griffes acérées avait pris place à la place de sa main douce. Et pour couronner le tout, un masque de Clown lévitait au dessus de ses épaules. Son innocence portait bien son nom.
Au moment où il rencontra les Akumas, son œil gauche s'activa. Il pouvait apercevoir l'âme des condamnés dans les carcasses de ces monstres ignobles. Elles pleuraient, elles souffraient... Ce spectacle lancinant fit lâcher des larmes de tristesse au Clown désemparé.
Il n'avait plus qu'une idée en tête : les libérer de leur triste sort.

"Akumas, préparez-vous à périr et à payer pour ce que vous avez fait !"

[Je ferais la suite un peu plus tard, je n'ai pas trop de temps à cause du travail]

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